Atterrissage
Ca y est, me voilà enfin arrivée chez moi après un périple que je ne suis pas prête d’oublier… 35 heures au total pour aller de mon appartement nippon à ma maison française ! Pas si mal, me direz-vous, après tout c’est à l’autre bout du monde… Petit récit de ces 35 heures en images culinaires.
9 heures : je quitte mon appartement japonais après avoir dit au revoir à mes tatamis, mes portes en papier blanc imprimé bambou, et surtout… mon cuiseur à riz ! Eh oui, j’ai dû abandonner mon fidèle ami dans la bagarre… Trop de choses à ramener et à envoyer… Espérons que son nouveau possesseur s’en occupera bien !
9h40 : je monte dans le bus pour l’aéroport. Premier petit en-cas (le petit déjeuner est déjà très loin, car je me suis réveillée à 2 heures du matin !) : jus de légumes et crackers au fromage.
11h00 : arrrivée à l’aéroport, enregistrement des bagages et pause déjeûner : deux onigiri au saumon. J’ai décidé de manger léger mais souvent, dans l’idée de perdre le rythme d’alimentation japonais…
12h55 : embarquement pour Tôkyô. Les hôtesses de JAL, compagnie japonaise, sont douces et souriantes. Je somnole pendant tout le vol… puis mon estomac me réveille en criant ! Allez hop, troisième et dernier onigiri.
14h00 : arrivée à Tôkyô, je récupère mes énormes bagages et je prends la navette qui va me transporter jusqu’à l’aéroport international (1h20). Une mini brick de lait de soja pour me tenir compagnie…
15h20 : arrivée à l’aéroport de Narita. J’ai 7 heures à tuer avant mon vol pour Paris ! Je refile mes bagages à une consigne et pars à la recherche de quelque chose qui pourrait m’aider à faire passer mes courbatures (merci les 40 kilos de bagages) avant mon prochain vol qui durera 12h50… Je repère un salon de coiffure, et ni une ni deux : j’y entre pour demander un shampoing, en me disant que ce sera toujours ça pour me détendre. J’entâme la discussion avec le coiffeur, tout seul dans sa boutique, qui, apprenant que je vais voyager pendant si longtemps et ravi de pouvoir parler de la France, me sort la totale : shampoing destressant, massage du cuir chevelu par une machine que j’aurais vraiment voulu ramener à la maison, séchage et lissage des cheveux ! Le tout dure une heure trente, aux frais de la maison. Avant de sortir, je signe le livre d’or et remercie mon nouvel ami pour cette pause détente si agréable…
Comme j’ai à nouveau très faim (au Japon c’est l’heure du dîner et en France celle du repas de midi), je décide de manger quelque chose qui me fera du bien, et je trouve sous la forme de ce « healthy set » :
Deux sandwiches thon-crudités, salade de crudités, jus de légumes et yaourt aux fruits frais. Voilà pour mon dernier dîner sur le sol nippon… Pas très japonais, je vous l’accorde, mais il faut dire que ça faisait une semaine que je me gavais de sushi en prévision de mon départ ! Ce petit set m’a en tout cas permis de faire le plein de vitamines avant les
nourritures aériennes…
Je passe sur les dernières heures à Narita, pendant lesquelles je : teste les fauteuils masseurs (top !), m’achète de la lecture (Sex and the city en VO et un dernier magazine de cuisine en japonais, « Club Laitue » !), trouve un ordinateur payant et me bats contre lui pour envoyer trois pauvres e-mails, et passe de longs moments à me dégourdir les jambes… Sans oublier une toilette express dans les toilettes spéciales nourrisson (un truc si vous voyagez longtemps : il y a un lavabo bas inclus, parfait pour se rafraîchir les petons !).
22h00 : le décollage tant attendu… et la désillusion : Air France, ça ne vaut pas les compagnies japonaises ! Les hôtesses sont nettement moins douces et souriantes, mais surtout la technique ne suit pas : tous les écrans individuels tombent en panne 5 minutes après le décollage, impossible de profiter des divertissements et des films sur lesquels je
comptais pour faire passer les 12h50 de vol… Vers 23h00 (16h00 heure française), repas du soir :
A votre droite : saumon fumé, crevettes et leur « salade à la russe » (chou carotte mayo) ; au centre : une barre de Kit-Kat, pour un repas équilibré et riche en vitamines ; à gauche : le plat principal, filet de perche, courgettes, carottes et pâtes ; en haut : une part de gâteau plein de crème, du camembert, du beurre, de la confiture ; à boire : eau et soupe miso ; et enfin un morceau de pain.
J’avais plus sommeil que faim lorsque ce repas est arrivé, et aucune envie de sucré (j’ai remarqué que quand je fais de longs voyages le sucré m’écoeure vitesse grand V). J’ai donc laissé de côté le gâteau crémeux, le beurre, le camembert et le Kit-Kat, tout comme mes voisins d’avion, un couple de japonais qui commençaient déjà à s’inquiéter de leur adaptation à la nourriture française…
Et après un brossage de dents et un débarbouillage aussi rapides qu’efficaces, je décidai d’avoir recours au plan B pour parer à la défaillance du système de divertissement d’Air France : un somnifère. ZzzzzZZzzzzzzzzzZZ… J’ai dormi par intermittences (réveil toutes les 20 minutes, verre d’eau, enlever le pull, aller au toilettes, remettre le pull…) pendant plusieurs heures, litéralement incapable d’ouvrir les yeux complètement tout comme de m’endormir complètement… Je passe sur le mal de dos et les courbatures résiduelles, et j’en arrive au moment tant attendu :
3h00 (heure française désormais, pour l’heure japonais ajouter 7) : le petit-déjeuner en zone de turbulences. On est secoués comme un shaker, comme le prouve cette photo-témoin :
Contenu du petit déjeuner : deux tranches de jambon cuit, deux tranches de fromage, une feuille de salade, une tomate cerise, une salade de fruits au sirop, un fromage blanc, un croissant, un petit pain au lait, beurre, confiture, jus d’orange et thé. Je vous laisse imaginer les conséquences d’un petit déjeuner en zone de turbulences sur les estomacs fragiles… Ce n’est pas mon cas, mais c’était celui de la plupart des japonais de moins de 15 ans autour de moi… Charmant spectacle.
4h20 : atterrissage tant attendu à Charles-de-Gaulle. Enfin je peux me dégourdir les jambes ! Malheureusement, comme je dois également trimballer à nouveau mes 40 kilos de bagages, la balade n’est pas des plus guillerettes…
6h54 : « Le TGV numéro 5172, départ initialement prévu à 6h54, est annoncé avec un retard de 20 minutes environ »… Cette fois-ci, je sais que je suis de retour en France : plus aucun doute ! La SNCF est là pour le confirmer.
9h20 : arrivée à Lyon, retrouvailles tant attendues avec mes parents qui fixaient un escalier par lequel je ne suis jamais descendue (j’ai pris la rampe, forcément !), et que j’ai pu surprendre par derrière : bouh ! (Je sais, c’est pas gentil !!).
On a mis trois bonnes heures à arriver à la maison, pris dans plusieurs kilomètres de bouchons… Heureusement, ma maman m’avait confectionné une spécialité de la maison en guise d’apéro : des petits chaussons au fromage de brebis et aux figues, réalisés avec des chutes de pâte à tarte, et les mêmes version choco. Hmmm !
13h00 : premier repas at home. Ma maman avait fait ce que je lui réclamais depuis trois semaines : des ravioles au fromage, un gratin de courgettes, et une tarte tatin à l’abricot (depuis que je l’avais vue chez Anne, j’en rêvais !).
Et à la maison m’attendait un paquet venu de Lille, de ma chère Manoue ! Devinez quoi ? Le livre « Délices de lait » que je rêvais de m’offrir depuis si longtemps… Rien de tel pour adoucir l’atterrissage !
Manoue : mille mercis, je suis vraiment touchée par ce cadeau et d’autant plus impatiente de te rencontrer que nous sommes désormais sur le même fuseau horaire !
Je l’ai feuilleté dans mon bain plein de mousse à la mandarine avant d’aller me coucher dans un vrai lit (les futons quand même, c’est pas si confortable !), et de sombrer dans un profond sommeil !
c’est bien long et fatiguant ce voyage !!! drôle aussi ! te voilà revenue en Savoie !! je vois que tu as eu droit au tunnel de l’Epine , en ce moment c’est la galère !
Reposes toi bien et à bientôt
Bises
Mercotte
Et moi qui trouvais le voyage jusqu’à Wachington long!! Par contre, Air France ne nous avait pas autant « gâtés » au niveau des repas: ce n’était pas aussi copieux dans mon souvenir!!Tu l’as bien mérité ton repos dans un vrai lit…
Bisous
très drôle, le récit, pas les 35 heures de voyages
et maintenant, il y a quoi dans tes valises ?
Re-bienvenue sur notre ptite Terre Française… je vois que le voyage fut une sacré péripétie mais te voilà arrivé à bon port maintenant, profites bien de ton retour!
Tu verras le bouquin Délices de Lait est un pur bonheur :o) !
Gros bisous
Plus de tremblements terrestres, plus de typhon, que du calme lacté,
fais toi chouchouter, repose toi et à très vite !!!
Nous décollons dans quelques jours pour Marrakech, des billets sont prévus sur mes Gamelles jusqu’à notre retour,
vives bises
Manoue
Quel périple ! cela me rapelle quelques mauvais souvenirs…Il ne te reste plus qu’à te reposer et te remettre du décalage horaire, avec en prime les calins de la famille et les petits plats de ta maman!
A bientôt.
Nous attendons maintenant la suite de tes aventures et ta ré-adaptation à notre civilisation !
Je sais, je sais, c’est pas charitable …. mais je suis sûre que tu vas nous régaler !
super ce récit, on s’y croierait !
bienvenue en france et profites bien des retrouvailles avec ta famille.
Une chose m’interpelle… Air France t’aurait prepare un petit dej’ special ? On dirait un « pain » de tofu a cote du croissant !! :)))
Grosses bises et bienvenue a terre.
En attendant la suite impatiemment… 😉
Cris
Contente de te retrouver sous ces latitudes aussi.
d’avoir pensé à nous relater ton voyage retour par tes divers repas.
Bienvenue Cléa. Si un jour tu viens à Paris, ce serait super de se rencontrer. A très bientôt j’espère.
Merci, mais… pourquoi ce long commentaires sur les moeurs des tables françaises ? C’est pour m’aider à me réaclimater ? 😉